Cette nuit du mercredi 8 au jeudi 9 août a été marquée par une nouvelle flambée de violence entre Israël et la bande de Gaza. Dans la soirée, le Hamas a tiré des dizaines de roquettes depuis l’enclave sur Israël, qui a riposté par des raids aériens. Ces bombardements ont fait trois morts.
Enas Khammash, 23 ans, et sa fille Bayan, un bébé de 18 mois, ont péri dans un raid qui a touché Jafarawi, dans le centre de la bande de Gaza, et le mari de cette femme, qui était enceinte, a été blessé, selon les services de santé de Gaza. Par ailleurs, Ali Ghandour, un Palestinien membre de la branche armée du Hamas, a lui été tué dans le nord de l’enclave palestinienne.
« Environ 70 tirs de roquettes depuis la bande de Gaza vers le territoire israélien ont été enregistrés pour le moment », a déclaré l’armée israélienne dans un communiqué. La majorité des roquettes sont tombées sur des zones inhabitées et onze d’entre elles ont été interceptées par les systèmes antimissile israéliens, a déclaré l’armée. Mais deux roquettes se sont abattues sur la ville israélienne de Sderot, ont précisé la police et l’armée.
Sirènes d’alarme
Une personne a été légèrement blessée par des éclats de roquette et plusieurs autres ont été hospitalisées en état de choc, ont déclaré les services médicaux israéliens. Les télévisions israéliennes ont diffusé des images d’une maison et de voitures endommagées par les roquettes à Sderot.
Les sirènes d’alarme ont aussi retenti dans d’autres localités israéliennes proches de la frontière avec la bande de Gaza, pour appeler les habitants à rejoindre les abris, a ajouté l’armée. Dans un précédent communiqué, l’armée israélienne a annoncé que l’aviation ripostait aux tirs de roquettes en menant des raids contre des « sites terroristes » du mouvement islamiste palestinien Hamas, qui gouverne la bande de Gaza.
L’ONU a appelé au calme et a déploré, en particulier, les tirs de roquettes du Hamas. « Je suis profondément alarmé par l’escalade de la violence entre Gaza et Israël, et particulièrement par les nombreuses roquettes tirées aujourd’hui vers des localités du sud d’Israël », a déclaré dans un communiqué l’envoyé spécial de l’ONU Nickolay Mladenov. Il a appelé toutes les parties à éviter une nouvelle escalade.
Les tirs palestiniens sont survenus au lendemain de la mort de deux membres des brigades Ezzedine Al-Qassam, la branche armée du Hamas, dans une frappe israélienne dans le nord de la bande de Gaza. Le Hamas avait alors menacé de « faire payer le prix » à Israël.
Une trêve en négociation
Selon plusieurs médias israéliens, le commandement de l’armée a ensuite admis que l’attaque contre le Hamas avait été décidée après que l’armée a estimé « par erreur » que des tirs contre des soldats provenaient de cette position. Le Hamas a affirmé que ses combattants tués participaient à un exercice et que la frappe s’était produite au moment où de hauts responsables du mouvement étaient en visite dans le secteur.
La brusque montée de tension de mercredi intervient alors qu’Israël et le Hamas discutent indirectement d’une éventuelle trêve, par l’intermédiaire de l’Egypte et l’ONU. Les dirigeants du Hamas ont tenu ces derniers jours des réunions à Gaza, mais aucun détail n’a filtré. Selon les médias israéliens, le cabinet de sécurité israélien doit se réunir jeudi matin pour poursuivre les discussions sur les conditions d’une possible trêve.
Israël et le Hamas se sont livrés trois guerres depuis 2008. Les tensions sont vives depuis des mois entre les deux camps.
Les Palestiniens protestent quasiment tous les vendredis depuis le 30 mars, près de la barrière séparant la bande de Gaza du territoire israélien, pour dénoncer le blocus imposé depuis plus de dix ans à l’enclave. Au moins 163 Palestiniens y ont été tués par des tirs israéliens depuis le début de ces manifestations.
Un soldat israélien a été tué le 20 juillet par un Palestinien durant une opération de l’armée près de la barrière, le premier dans cette zone depuis 2014.